Cybersécurité dans le secteur financier africain : Les risques des paiements numériques
Le secteur financier africain connaît une transformation numérique rapide, alimentée par la montée en puissance des paiements mobiles et numériques. Cette évolution, bien qu’elle offre des opportunités immenses pour l’inclusion financière, expose également les institutions financières à des risques de cybersécurité sans précédent. Les menaces numériques continuent d’évoluer en parallèle avec l’adoption des nouvelles technologies, ce qui rend la sécurité des paiements numériques un sujet crucial pour le continent. Cet article explore les principaux risques auxquels sont confrontées les institutions financières africaines et propose des mesures pour les atténuer.
I. Les menaces cyber qui pèsent sur le secteur financier africain
Les institutions financières africaines sont devenues des cibles de choix pour les cybercriminels. Selon un rapport de Dataprotect, au moins 85% d'entre elles ont déjà été victimes de cyberattaques. Le baromètre 2022 du secteur financier réalisé par Deloitte montre que la cybercriminalité est la première préoccupation des banquiers africains.
Les principaux risques identifiés sont :
- Les attaques par déni de service distribué (DDoS) qui visent à paralyser les systèmes
- Le vol de données sensibles des clients comme les numéros de cartes bancaires
- Les rançongiciels qui chiffrent les données et exigent une rançon pour les décrypter
- L'exploitation de vulnérabilités dans les logiciels pour s'introduire dans les systèmes
Entre janvier 2020 et février 2021, plus de 700 millions de menaces ont été détectées en Afrique par Trend Micro. Plus de 90% des entreprises africaines opèrent encore sans protocoles de cybersécurité, ce qui les rend particulièrement vulnérables
II. Renforcer la gouvernance et la sécurité des systèmes
Pour faire face à ces menaces, les institutions financières doivent mettre en place une gouvernance cyber efficace et investir massivement dans la protection de leurs systèmes
Voici quelques mesures clés :
- Créer des départements dédiés à la cybersécurité avec des équipes spécialisées
- Recruter des RSSI et DSI pour gérer la sécurité informatique
- Sensibiliser et former régulièrement les collaborateurs aux enjeux cyber
- Développer des protocoles de gestion des incidents et de continuité d'activité
- Effectuer des tests d'intrusion et des audits de sécurité réguliers
- Mettre en place des solutions de détection et de prévention des menaces
Les gouvernements ont aussi un rôle à jouer en développant un cadre réglementaire adapté aux besoins des institutions financières en matière de cybersécurité.
III. Collaborer pour une approche globale de la cybersécurité
La cybersécurité est l'affaire de tous. Les institutions financières, les autorités et la société civile doivent agir ensemble pour relever ce défi. Quelques pistes :
- Partager les informations sur les menaces et les bonnes pratiques entre pairs
- Collaborer avec les agences gouvernementales et les forces de l'ordre
- Sensibiliser et éduquer le grand public aux risques et aux gestes de sécurité
- Développer les compétences en cybersécurité à l'échelle du continent
Conclusion
La cybersécurité est une composante essentielle de la transformation numérique du secteur financier africain. À mesure que les paiements numériques deviennent plus courants, les institutions financières doivent prendre des mesures proactives pour sécuriser leurs systèmes et protéger les données de leurs clients. En investissant dans des technologies de sécurité avancées, en formant les utilisateurs et en collaborant à l'échelle régionale, le secteur financier africain peut atténuer les risques cybernétiques et favoriser un environnement de confiance pour les paiements numériques.
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